Wordpress / Joomla! : le match !

Comparaison de 2 CMS très populaires : avantages et inconvénients.

Wordpress et Joomla! sont deux systèmes de gestion de contenu ou CMS (Content Manager Sytem) tous les deux populaires et utilisés dans le monde entier pour la création de site internet. Ils sont tous les deux Open source, c’est-à-dire qu’on peut les télécharger et les installer gratuitement. Ils sont soutenus par des communautés importantes d’utilisateurs et de contributeurs, ce qui fait qu’ils sont mis à jour régulièrement et que les failles éventuelles dans les systèmes ou dans la sécurité sont remontés et donnent lieu à des corrections.
Pour couronner le tout, ils disposent d’un nombre faramineux de modules ou plugins additionnels qui rendent l’installation de base parfaitement modulable et évolutive. ces extensions sont développées par des spécialistes et mises à disposition de façon gratuite ou payante.

Ils sont tous les deux relativement simples d’accès pour les néophytes, et de nombreux tutoriels existent en ligne, sous forme de documents PDF ou de vidéos Youtube. Une documentation importante et des forums permettent de développer un site avec ces CMS et de résoudre les problèmes d’installation éventuels, ou encore de se dépatouiller d’une extension récalcitrante.

Les templates (ou thèmes) mis à disposition, qui commandent l’aspect graphique du site, sont là encore gratuits pour un bon nombre, mais aussi payants. Ils sont de plus en plus souvent responsive, c’est-à-dire qu’ils s’adaptent aux formats des écrans sur lesquels ils sont affichés. Ces CMS suivent l’évolution des technologies qui les sous-tendent : PHP et MySQL.

Voyons point par point des éléments de comparaison :

Installation

Les 2 CMS Wordpress et Joomla! sont faciles à installer. Le principe est le même pour les deux :
- transfert sur le serveur FTP des fichiers issus de l’archive décompressée (récupérée sur le site de la communauté française du CMS pour avoir la dernière version en français)
- création d’une base de données
- connexion du site avec la base de données par le lancement du processus d’installation ou manuellement par modification du fichier de configuration.

Une fois cela fait, on aura un site quasiment prêt à fonctionner, ce qui est idéal pour un débutant dans le cas de Wordpress. Pour Joomla!, il faudra effectuer quelques paramétrages supplémentaires pour utiliser le site, à moins que vous ne choisissiez d’insérer des données d’exemples, qu’il vous faudra alors modifier.

Mise en maintenance :

Joomla! propose nativement de pouvoir mettre le site hors ligne, ce qui amènera le visiteur sur un message indiquant que le site est en maintenance.
Pour Wordpress, il vous faudra installer un plugin supplémentaire pour disposer de cette fonctionnalité de maintenance : nous vous recommandons le plugin
WP MAINTENANCE MODE de Designmodo qui répond très bien à cet office.

Templates :

Wordpress est idéal lorsque le cahier des charges est basique, facile à aborder par des néophytes. Si dès le départ, on sait qu’on veut un site avec tel header (en-tête de page), tel footer (pied-de-page), telle sidebar (barre latérale) qui ne changeront pas d’une page à l’autre du site, alors Wordpress est un bon choix pour ce type de projet. Il suffit de choisir le thème (gratuit ou payant) qui répond à nos exigences et de lancer son installation. Un site comme Themeforest met à disposition des internautes et créateurs de sites des milliers de thèmes pour une somme modique qui permettront de personnaliser son site de manière tout à fait satisfaisante.

Par contre, si on veut pouvoir changer le header et le footer d’une page à l’autre, définir la présence ou l’absence d’une sidebar, on va se heurter à quelques difficultés avec Wordpress. Joomla! sera plus adapté pour ce cas de figure. Avec Joomla! on peut décider sur quels éléments du menu (c’est-à-dire que quelles pages) les modules vont s’afficher. On peut vouloir un header avec une image différentes selon les sections du site : c’est possible simplement avec Joomla!, pas avec Wordpress.

Dans une certaine mesure, on peut contourner cette limitation dans Wordpress en installant un plugin qui permet de choisir sa sidebar selon les pages du site, comme Custom Sidebars. La modularité est bien plus grande dans Joomla! et prévue nativement.

Paramétrage du contenu :

Une fois qu’on a défini l’habillage global du site avec le thème, nous allons nous occuper du contenu. Les deux CMS proposent des pages ou articles qu’on peut créer et publier dans son site. Avec Wordpress, on a la distinction entre Pages et Articles, les unes étant destinées à un affichage fixe (qui ne changera pas dans le temps), les autres à une publication régulière dans un blog ou dans une section Actualités. Les Articles, contrairement aux Pages, se voient affichés avec les informations de date / auteur / catégorie. Cette différence de traitement est liée à l’objectif initial de Wordpress, qui a été créé pour présenter des sites de blogging.

Dans Joomla!, c’est plus simple : on a un système unique d’articles qu’on va paramétrer selon les besoins. On peut par exemple décider de faire figurer les informations de date / auteur / catégorie pour une catégorie d’articles et pas une autre. Au final, le système de Joomla! peut parfaitement aboutir au même résultat que Wordpress, mais il offre une bien plus grande souplesse, que l’on ne retrouvera pas chez Wordpress. Donc il faut réfléchir au préalable au degré de souplesse dont on a besoin.

Organisation de la page :

C’est là un grand point fort de Wordpress, grâce à l’ajout d’un simple plugin qui élargit de façon extraordinaire les fonctionnalités natives. Là où, dans les deux CMS, le système natif ne permet guère d’afficher dans une page ou un article qu’un titre, des images, un texte, il suffit d’installer dans Wordpress un plugin de Page Builder (constructeur de Page) pour étendre les fonctionnalité d’organisation de la Page ou Article de façon remarquable. Il existe plusieurs Page Builders, on peut citer celui de Site Origin. Certains thèmes intègrent leur propre Page Builder. Une fois le plugin installé, il est en effet possible d’avoir accès à un tableau de bord qui permet de créer des rangées supplémentaires, de définir un colonnage de la rangée (nombre de colonnes, largeur des colonnes) et d’y insérer toutes sortes de contenus ou widgets : ceux du thème ou ceux du Page Builder, ou encore ceux qui sont disponibles nativement (mais qui ne sont pas conseillés, car leurs fonctionnalités sont souvent moins intéressantes que les autres). Créer sa Page ou son Article personnalisé devient un jeu d’enfant : on définit l’emplacement des blocs, leur nature, puis on y insère le contenu. En refermant les fenêtres d’édition des blocs, on a une vue synthétique de la page. Par ce moyen, il est possible de définir, pour les pages autres que la page d’accueil, des sections spécifiques.

Pour obtenir l’équivalent dans Joomla, il faudra installer un composant de Content Construction Kit (CCK). On peut citer par exemple les CCK les plus fameux de Joomla! qui sont : Seblod, FlexiContent, K2. Il s(agit de composants lourds et pas très faciles à paramétrer pour un néophyte. Certains comme Seblod, demandent carrément des compétences de développeur. À noter néanmoins leur incomparable souplesse : avec eux, il est possible de tous faire (templates de page, division de la page en rangées ou en colonnes selon les besoins, là où le Page Builder ne divise la page qu’en rangées, etc.), là où le Page Builder de Wordpress nous montrera ses limites. Mais la grande accessibilité du Page Builder de Wordpress le rend facile d’abord pour les débutants, ce qui donne un bon point au CMS.

Modèles de pages :

La fonction de duplication des Pages et Articles manque à Wordpress. On peut cependant la contourner grâce au plugin Page Builder, en créant une pages qu’on peut intituler Modèle (exemple : « Modèle de page Actualités ») et en allant la chercher en cliquant sur « Layouts / Clonage de pages ». Il suffit de taper « modèle » dans le champ de recherche (attention, les lettres accentuées ou non font une différence pour la recherche) pour voir apparaître la page que l’on cherche. Inutile de préciser qu’on peut ainsi créer autant de modèles qu’on a besoin.

A contrario, dans Joomla, on peut dupliquer les articles ainsi que les modules nativement. Dans les CCK tels que Seblod ou Flexicontent, il est possible de mettre en place des modèles de page que le client pourra appeler pour créer un certain type de contenus. Ces CCK sont des composants assez lourds à installer à la base, mais par contre, on peut les paramétrer dans le détail, alors que le système de Page Builder de Wordpress va imposer certaines limites. Par exemple Page Builder de SiteOrigin permet de définir des rangées mais à l’intérieur d’une colonne on ne peut pas mettre 2 ou 3 blocs l’un sur l’autre. On peut tout au plus dupliquer un widget qui viendra automatiquement se placer sous le premier, et qu’on pourra laisser en place, si on ne souhaite pas le glisser-déposer à un autre endroit dans la rangée ou dans la page.

Dans Joomla!, en dehors des composants de CCK, certains thèmes offrent des possibilités intéressantes. Par exemple, Yootheme propose un Theme Builder qui permet de construire non seulement la home de son site mais aussi les pages intérieures, avec la possibilité de superposer plusieurs blocs dans un emplacement. Nous n’avons pas encore testé si cette perspective est offerte par Yootheme à ses thèmes pour Wordpress.

Réécriture des URL

Le système natif de Joomla! ne permet pas de réécrire les URL. Il faut passer par un composant tel que Joomsef (gratuit) ou Sh404SEF (payant) pour pouvoir modifier les URL des pages.
Rien de tel avec Wordpress qui donne la possibilité de réécrire ses permaliens (URLs des Articles et des Pages) de la manière la plus simple qui soit. Un bon point pour Wordpress.
Un composant intéressant pour le SEO dans Wordpress est Yoast, qui permet de passer en revue un certain nombre de points d’optimisation de la page.

Changement de la date de création

Dans Wordpress, on change la date de création de l'article dans ses paramètres, très facilement. En effet, l'outil a été pensé pour du blogging à l'origine. On devait donc pouvoir afficher un article devant tel autre en fonction des besoins sans que cela pose problème.

Dans Joomla!, on ne pourra changer que la date de modification, paramétrage qu'utilisent certains modules, mais pas tous. On peut donc se trouver coincé à ce niveau. Il est toujours possible, bien sûr (mais beaucoup plus fastidieux), d'intervenir directement dans la base de données.

Mises à jour

Wordpress est paramétré par défaut pour lancer les mises à jour du CMS automatiquement. Cela peut présenter un problème si un plugin n’est plus compatible avec la mise à jour, et faire carrément planter le site. Il vaut mieux s’occuper de cette tâche manuellement, faire au préalable une sauvegarde de l’ensemble du site, vérifier si les plugins seront compatibles un à un avec la nouvelle version, et lancer la mise à jour dans ce cas seulement.
Pour désactiver les mises à jour automatiques, il faut aller ouvrir le fichier wp-config.php sur le serveur FTP, et ajouter en bas les lignes :

/** Ajout pour empêcher mise à jour auto WP */ 
define('WP_AUTO_UPDATE_CORE', false);

Ce problème n’est pas rencontré dans Joomla!.
Quand de nombreuses extensions sont ajoutées à un système de base, la mise à jour du site peut s’avérer fastidieuse, que l’on soit dans du Joomla ou dans du Wordpress. Joomla a la réputation d’avoir des extensions mieux tenues à jour que Wordpress, et donc les mises à jour poseront sans doute moins de difficultés.

Dans les 2 cas, on procèdera de la façon suivante pour les mises à jour :
- sauvegarde du site : dossiers, fichiers et base de données
- listage des extensions et de leur n° de version
- vérifier si une mise à jour est disponible pour les extensions
- vérifier la compatibilité des extensions avec la mise à jour du CMS que l’on prévoit
- si tous les feux sont au vert, on peut lancer la mise à jour du CMS
- vérification que tout est bien en état de fonctionnement, sinon, rétablissement de la sauvegarde.

Conclusion :

Les 2 systèmes présentent leurs défauts et leurs avantages. Joomla! affiche une belle maturité pour qui a un peu l’habitude des CMS. On peut faire beaucoup de choses et une grande liberté est offerte dans le paramétrage, les extensions additionnelles offrent des fonctionnalités infinies.

Wordpress séduit par sa facilité de mise en œuvre. En une heure, on peut monter un site. Il est grandement recommandé aux débutants. Ou encore aux développeurs qui sauront contourner les limitations imposées par des cadres parfois trop rigides. Attention néanmoins aux fonctionnalités supplémentaires que l’on doit installer au moyen de plugins, et qui seront autant de briques venant petit à petit alourdir le chargement des pages Web.

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